Foot féminin : qui sont les spectateurs les plus assidus ?

À Lyon, dépasser les 10 000 spectateurs lors des rencontres féminines n’a plus rien d’exceptionnel. Une dynamique qui n’a pas d’équivalent ailleurs en France. Les abonnements familiaux ont bondi de 18 % la saison passée, et le Groupama Stadium affiche une constance remarquable, même lors des affiches moins médiatisées.

Des catégories de supporters jadis associées à l’univers du football masculin se retrouvent désormais en tribune pour les grands rendez-vous féminins. Ce changement ne s’arrête pas là : une nouvelle forme de fidélité s’installe, où la présence au stade ne dépend plus du prestige de l’adversaire ou des enjeux immédiats.

Le public du football féminin : un engouement qui ne cesse de grandir

L’essor du football féminin explose d’abord dans les tribunes. La finale de la ligue des champions 2022 à Turin a fédéré 32 257 spectateurs. À Wembley, lors de l’Euro en Angleterre, ce sont 87 192 personnes qui ont assisté à une rencontre féminine. Ces chiffres n’ont rien d’anodin : le public du football féminin grossit, change et se diversifie sous nos yeux.

Près de 45 % des spectateurs aujourd’hui sont des femmes, une proportion rarement atteinte dans les tribunes du football masculin. Les familles, longtemps absentes, reviennent en force. À l’OL, au PSG, les responsables multiplient les offres conçues sur mesure : des tarifs malins, des jeux, des animations pensées pour attirer un public jeune, familial et varié.

Parmi les leviers concrets qui expliquent ce nouveau visage des tribunes :

  • Les écoles de football viennent plus souvent pour les matchs de D1 Arkema, ce qui démultiplie la présence de jeunes supporters.
  • La FIFA et l’UEFA mènent régulièrement des opérations de sensibilisation avec les associations locales.
  • Les clubs misent sur la proximité : rencontres régulières entre les joueuses et les supporters, moments de partage, sentiment d’appartenance renforcé.

La visibilité s’envole, portée par les grands diffuseurs. Les échanges sur les réseaux sociaux ajoutent un supplément d’âme au mouvement : la vie quotidienne des équipes féminines circule, les émotions suivent. Des joueuses comme Wendie Renard ou Eugénie Sommer rassemblent autour d’elles. Les petites filles s’y projettent, et beaucoup d’habitués y retrouvent une atmosphère plus ouverte, loin des clichés du foot d’hier.

Qui sont vraiment les supporters les plus fidèles de l’OL féminin ?

Au fil des saisons, le stade de Décines est clairement devenu un point d’ancrage pour un public fidèle. À Lyon, impossible de passer à côté d’un noyau dur de passionnés : certains viennent de la ville, d’autres des environs, tandis que d’autres encore n’hésitent pas à faire des kilomètres pour chaque match à domicile de l’OL féminin. Qui sont les spectateurs les plus assidus ? Étudiants, parents, retraités, éducateurs : toutes les générations se croisent, avec pour seul dénominateur commun une ferveur qui ne s’essouffle pas, année après année.

Le groupe des Fenottes Supporters donne le ton : chants, banderoles, déplacements pour suivre l’équipe jusque sur les pelouses européennes. À chaque grand rendez-vous, que ce soit face à Paris, à Madrid, ou lors des phases finales, ils font bloc derrière les joueuses. Particularité affirmée : ici, près de 55 % des abonnés sont des femmes, un chiffre qui dépasse de loin les standards du championnat.

Nouvelle tendance : la percée des jeunes, dopée par l’effet d’identification. Les écoles de foot partenaires investissent chaque année une partie de la tribune, tandis qu’en fac, les étudiants et étudiantes se retrouvent volontiers au stade, captivés par le niveau de jeu et la démarche de l’équipe. Jusqu’à 20 000 personnes se pressent lors des classiques OL-PSG. Un audit interne du club en 2023 l’atteste : entre 78 et 82 % des abonnés reviennent chaque saison. Une régularité rare sur la scène européenne.

Rien n’est figé dans ces gradins. Le public évolue, se renouvelle en phase avec la dynamique de l’équipe, mais garde cette capacité à transformer chaque match en rendez-vous marquant pour le football féminin.

Ambiance, ferveur et initiatives : comment les tribunes lyonnaises se mobilisent

Dans l’arène de Décines, le public de l’Olympique lyonnais féminin impose sa marque : dès l’échauffement, la tribune nord s’anime, les chants montent, les drapeaux fusionnent avec les couleurs du club. On remarque une ambiance à part : chaleureuse mais sans débordement, animée et ouverte à tous. Ici, le lien avec les joueuses n’est pas un mirage. Enfants, habitués, familles, groupes ultras éclairés… tous se retrouvent pour vibrer ensemble autour du football féminin.

Les différentes associations de supporters participent activement à ce bouillonnement en multipliant les initiatives. Concrètement, avant chaque rencontre, elles organisent :

  • des animations à l’entrée du stade pour lancer l’ambiance,
  • la remise de drapeaux bleus, blancs, rouges, aux couleurs de l’OL,
  • la création de tifos spectaculaires pour les grands matchs de D1 Arkema.

Les soirs de gros chocs contre Paris ou lors des rendez-vous avec l’Europe, la tribune devient un théâtre où chacun joue son rôle : chants, couleurs, excitation collective. Cette énergie ne reste pas cantonnée au stade : elle infuse aussi les réseaux sociaux, qui transforment chaque moment fort en repère partagé bien au-delà des murs lyonnais.

L’affluence poursuit sa ascension. En 2023, l’OL féminin a attiré en moyenne 10 000 spectateurs à chaque match, avec des pointes à plus de 20 000 sur les grandes affiches européennes. Les joueuses, à commencer par Wendie Renard, saluent ce soutien : « C’est un moteur, ça nous pousse à aller plus haut. »

Cet élan collectif fait plus que soutenir le club : il devient une force pour le développement du sport féminin tout entier.

Groupe diversifié regardant un match de football féminin

Pourquoi chaque voix compte pour faire rayonner le football féminin

Dans les gradins, chaque spectateur agit comme un relais. La ferveur ne se mesure pas uniquement au bruit : c’est l’effet du groupe qui pèse. Longtemps, le football féminin a dû composer avec une couverture médiatique incomplète, répartie entre quelques grandes chaînes, souvent reléguée loin des projecteurs. Pourtant, la présence du public sur place change la donne. Taux de remplissage, chiffres d’audience, échos numériques : tout se combine et gagne en épaisseur.

La fédération française de football suit l’évolution avec un œil attentif. Les clubs aussi : ils savent que fidélité rime aujourd’hui avec engagement réel, match après match, personne après personne. Le public ne se contente plus d’assister : il interagit, partage, réclame une place renforcée pour le sport féminin. Le mouvement s’amplifie dans les discussions, à la radio, jusqu’aux débats internes qui traversent le football français entre réformes ou virages impulsés par Corinne Diacre.

Au cœur de ce nouvel écosystème, chaque voix, chaque banderole, chaque signe d’engagement lors d’un match féminin vient nourrir l’élan collectif. Le football féminin s’affirme, fort de celles et ceux qui, semaine après semaine, préfèrent vibrer en tribune plutôt que sombrer dans l’apathie. On observe de nouveaux regards, des mentalités en mouvement. Ici, le stade devient le point d’accélération : un lieu où chaque présence fait avancer le jeu et force l’avenir à s’ouvrir davantage.

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